L’artiste s’est représentée enfermée dans un enclos de zoo.
En abyme, la peintre est en train de réaliser une autre de ses œuvres qui
symbolise le mépris du Capitalisme triomphant à l’égard du Vivant. Tout autour
de l’enclos, de nombreux animaux sauvages, habituels résidents des lieux,
jouissent ici d’une liberté inattendue. La faune sauvage observe le grand
primate dans ses œuvres comme le ferait n’importe quel visiteur humain médusé
devant l’agilité des singes dans leurs cabrioles.
Une nouvelle rêverie inspirée par l’épidémie de COVID-19 qui
plonge le monde entier dans l’effroi. Une représentation de la fragilité de nos
existences individuelles, de notre existence en tant qu’espèce, fragilité que
nous partageons finalement avec l’ensemble de nos frères animaux... Une
représentation du confinement comme un besoin de protection absolu face au
risque de disparition, un enfermement contraint au nom de la protection de
l’espèce.
En ces temps troublés, le tableau est également une
réflexion sur le devenir des artistes quand d’aucuns plaident que seule compte
la préservation des « activités essentielles ». Que serait alors une société
privée de diversité dans la création artistique, une société qui ferait de ses
artistes de rares singularités, des « curiosités » de zoo...?